• Chapitre 20

    - Salut, fis-je à Metla le lendemain matin.

    Couché sur son mur de brique, il me sourit, puis se leva.

    - Bonjour, Isis, me répondis-il. Ravi de voir que tu es revenue.

    Je m'étais levée à l'aube, et j'avais laissé un message au autres. Après sur les toits, je m'était fait une autre toilette pour ne pas que Metla sente l'odeur d'Orion ou bien de mes frères sur ma fourrure. Aucun chat ne l'entourait, contrairement à la veille.

    - Aujourd'hui est un grand jour, me fit-il. Je vais recevoir la commandante des Ailes de Montréal. Ça sera une rencontre historique, vu que nous avons prit pour habitude de manger leurs espion, qui s'avèrent être les pigeons.

    Je ne pu retenir un petit rire.

    - En effet, souris-je.

    - J'aimerais, vu comme tu apprend de moi, que tu assiste à notre première réunion. Qu'en dis-tu ?

    Je sentis mon cœur bondir dans ma poitrine.

    - Ce serait une véritable joie et un grand honneur, répondis-je solennellement.

    Metla sourit et plongea son regard dans le mien. Je fis de même. Nous fûmes interrompus par un battement d'aile.

    - Elle est là... murmura le chef du Griffes de Montréal.

    Il s’éloignât de moi. Nous levâmes les yeux au ciel pour voir au moins dix pigeon tournoyer autour de nous. Le plus gros oiseau se posa en face de nous. Il ne s'agissait pas de pigeon, mais d'une chouette effraie. Et pas n'importe quelle chouette...

    - Vous ! m'écriais-je en reconnaissant la chouette de Dame Ingrid, Irìnéà.

    D'un mouvement sec du bec, la chouette lissa les plume de son poitrail.

    - Oui, moi, répondis-elle agacée. Toutes mes salutations, Isis. Je ne pensais pas vous revoir de si tôt. 

    Metla me regarda comme si il venait de me rencontrer.

    - Vous vous connaissez ? demanda-il, troublé.

    - Oh, oui, je la connais... marmonnais-je. 

    - Nous nous connaissons, mais disons que nous ne nous sommes pas quitter en très bon termes, roucoula la chouette. Isis, je suis même étonnée de vous retrouver ici. N'aviez-vous pas un avion à prendre ?

    - Notre vol est dans quelques jours. Nous devons rester dans un hôtel en attendant.

    - Fort bien. Comment vont vos frères et vos amis ?

    Je l'aurais étrangler. A croire qu'elle faisait exprès pour que Metla découvre tout sur moi. Mais je décida de jouer son jeu.

    - Ils vont bien, ils restent dans leur chambre d'hôtel toute la journée.

    - Magnifique. Oh, et dites à Casey que j'ai adoré votre petit cinéma de la veille. Ingrid en était verte ! 

    Metla était complètement perdus. 

    - Tu as des frères ? me demanda-il, déboussolé.

    - Oh, tu ne lui avait rien dit ? s'étonna la chouette. Oups ! Dommage. Par contre, je me demande bien ce que tu fais au sein des Griffes de Montréal. 

    Nous nous défiâmes du regard. Puis, je me souvint pourquoi elle était là. Je recula d'un pas.

    - Je crois que vous aviez un accord à passer avec Metla. Et je m'en voudrait de le mettre en péril en restant.

    J'allais partir quand Metla m’arrêta d'un signe de queue.

    - Isis reste avec moi et les Griffes de Montréal, annonça-il d'une voix claire.

    La chouette plissa les yeux.

    - Très bien, hulula-elle. Bien le bonjour, Général Metla des Griffes de Montréal. Je suis la Générale Irìnéà des Ailes de Montréal, chouette générale de Dame Ingrid, principale de l'école de Magie de Montréal qui voudrait passer un accord avec vous.

    - Bienvenue parmi nous, Générale Irìnéà. Vous nous voyez ravis de vous accueillir, ajouta-il. 

    - Sans aucun doute, répondis Irìnéà. Voici les termes des accord : une fraction des Griffes de Montréal sera logé à l'école. Chaque fois que vous voyez quelque chose d'étrange, voir de magique, il faut nous envoyer un message. Et vous devez jurer fidélité à Dame Ingrid.

    Metla réfléchis un peu.

    - Ces accords me paraissent corrects, mais je ne veux pas prêter serment à une dame que je ne connais pas. Je ne sais pas comment elle dirige, il me faudrait un aperçu.

    "C'est le genre de femme à laisser mourir toute une école parce qu'elle à peur de se salir les mains !" pensais-je, furieuse.

    Irìnéà pencha la tête sur le côtés.

    - Peu être Isis peut vous éclairer sur comment gouverne Dame Ingrid ?

    Je prit une grande inspiration et secoua la tête.

    - Il ne vaut mieux pas qu'il ai mon avis, déclarais-je.

    - Bonne idée, approuva Irìnéà en ouvrant ses ailes. Général Metla, je vous invite donc à passer à la Troisième Maison pour qu'on puisse trouver un accord. Sur ce, bonne journée !

    Et elle s'envola. Mais avant de suivre son cortège de pigeon déjà loin dans le ciel, elle se retourna.

    - Isis, fit-elle d'une voix douce, je suis vraiment désolée pour vous. Je n’approuve pas toutes les actions d'Ingrid. En tout cas, pas celle là. Je te souhaite bonne chance, fille de la Cinquième Maison !

    Et elle disparue. Je lui transmit un "Merci." télépathique. J'entendis Metla se racler la gorge à mes côtés.

    - Il y as un épisode que tu a oublié de me raconter ? me demanda-il.

    Honteuse, je baissa la tête.

    - Tu as raison, je n'aurais pas du te cacher ça... murmurais-je.

    Alors, je lui raconta tout : comment je m'était transformer en chat, l'attaque des Draks, le siège, le départ, le voyage, la déception à la Troisième Maison... A la fin, Metla ne pu s’empêcher de siffler. 

    - Waouh, si je m'attendais à ça ! s'exclama-il. Tu n'est vraiment pas singulière. Mais je ne t'en veux pas de ne pas m'avoir parlé. Après tout, je ne t'ai pas raconté ma vie !

    - Tu peux toujours le faire, fis-je, amusée. 

    - Je suis née ici. Ma mère était une amante du précédant chef, et j'étais son seul fils. J'ai gagné ma place au sein des Griffes de Montréal en me battant, en rapportant le plus de rat et en faisant la fierté de mon père. Et, quand il est mort, la question ne se posait pas : j'étais son digne successeur, de sa grandeur d'âme à son pelage.

    Il sourit, perdu dans ses souvenirs.

    - Si tu es le roi des Griffes de Montréal, tu t'es trouvé une reine ? demandais-je, étonnée par ma propre audace.

    Il me regarda tendrement.

    - Non, fit-il d'une voix douce. Non, je n'ai jamais élu de reine. Mais je connais une jeune femelle que je rêverais de voir monter sur ce trône...

    Il se rapprocha plus de moi qu'il ne devrait. Je fus prise dans son odeur, sang de rat et d'oiseaux, que je trouvais tout sauf désagréable. Je dus me faire violence pour ne pas me frotter à lui. Je reculai, et secoua la tête pour me réveiller.

    - Je suis désoler... balbutiais-je. Je dois... je dois... respirer un peu.

    Sur ces lâches paroles, je me sauvai vers la rue. Je montai à une gouttière, comme hier, et je ne m’arrêtai que quand je fus tous en haut, sur les toits. Je soupirai. Pourquoi était-ce si compliqué ? J'aimais bien Metla, je l'aimais même un peu plus qu'en amie. Mais au fond de moi, la petite voix criait toujours : "Orion ! Orion ! Orion !". Orion était la douceur, la gentillesse, la fidélité, un vrai support sur qui on pouvait compter... Tandis que Metla m’évoquait plus une tornade d'argent, impossible à saisir, qui respirait la liberté, l'indépendance, la puissance et la vie sauvage. Les deux étaient différents, et mon cœur se déchirait pour eux. Je grognai de dépit, puis voulu me griffer. Mes camarades étaient prisonnier d'un champ de force Drak, et tous ce qui m'inquiétais, c'était la tournure de mes sentiments ? Je me dégouttais-moi même. 

    - Je suis désolé si j'ai pu te blesser d'une quelconque manière, fit Metla derrière mon dos. 

    Il vint s’asseoir à côtés de moi. 

    - Non, c'est moi qui suis désoler d'avoir agis comme une idiote. Pardonne moi.

    Après un moment d'hésitation, je posai ma tête contre lui. Nos queues se nouèrent. En bas, les voitures passaient à une vitesse folle. Mais je ne sentais plus que les battement de cœur de Metla et les miens. Soudain, un raclement de gorge se fit entendre. Surpris, nous sursautâmes et nous nous retournâmes pour faire face à...

    - Orion ? m'exclamais-je, ma frayeur passée.

    Avant qu'elle ne revienne m'occuper : Orion m'avait vu enlacé à Metla !

    - Ravi de voir que tu te souviens de moi, fit-il froidement. Qui est ton copain ?

    - Et vous, qui êtes vous ? demanda Metla sur le même ton. Et que faites-vous sur mon territoire ?

    - Votre territoire ! pesta le rouquin. Vous n'êtes même pas capable de le garder !

    Metla montra les crocs.

    - Arrêtez ! criais-je en m'interposant entre les deux mâles. Metla, ne le menace pas ! Quand à toi, Orion, tu es effectivement sur le territoire des Griffes de Montréal.

    - C'est le fameux Orion ? me demanda Metla.

    - Oui. Et si pouviez éviter de vous étripez, ça serait bien.

    Orion et Metla se jaugèrent du regard. Enfin, Orion sembla reprendre ses manières.

    - Je ne crois pas vous connaître, fis-il finalement à Metla.

    - Je suis le Général Metla des Griffes de Montréal, répondis le chat blanc.

    - Orion. Enchanté.

    Enchanté, il était tout sauf ça. Je devais apaiser la situation. En les séparant.

    - Metla, nous devions y aller. A plus tard ! fis-je en entraînant Orion à ma suite.

     Nous avançâmes sur les toits en silence. Je sentais Orion blesser, mais je n'avais pas à justifier mes actions. Elles ne le regardaient pas. 

    - Quand comptais-tu m'en parler ? me demanda alors Orion.

    Je m’arrêtai, folle de rage. Je me retournai pour lui faire face.

    - Jamais, probablement ! Je ne t'en aurais jamais parlé parce que tu n’es pas mon père ! Tu n'as pas à t'occuper de moi ! Tu n'as pas à te mêler de mes affaires !

    Choqué, Orion s'arrêta.

    - Désoler de me préoccuper de toi, fit-il platement. Je croyais que nous étions amis, et même un peu plus, mais apparemment, je me trompais.

    - Oui, tu te trompais ! feulais-je avec toute ma colère. Nous n'avons jamais été amis, tout juste alliés ! Que ça rentre dans ta tête !

    J'avais hurlé cette dernière phrase. Je fis volte face pour sauter sur le balcon de l'hôtel, puis j'entrai dans l'appartement. Je regrettais déjà mes paroles. Mais d'où m'étais venu cette violence ? Certes Orion me couvais trop, mais il faisait cela par amour... Je n'aurais pas du être cruelle avec lui. Perdue, je m’isola sur une grande armoire, puis essaya de réfléchir. Je ne pouvais pas contacté Aglaé pour lui dire que j'avais échouer. Ni mes parents ou qui que ce soit. Je pouvais essayer de recontacté l'esprit mystérieux d'il y a quelque jour... Ou voir où se trouvaient Casey, Hyna et toute la clique. Optant pour la dernière propositions, j'ouvris mon esprit à Montréal. Je repéra immédiatement Juliette.

    "Salut."fis-je."Où êtes vous ?"

    "Hyna nous à emmener acheter des petites bricoles au marché, pour nous remonter le moral, sans doute. Ensuite, nous irons au Mont Royal." me répondis-elle.

     "Oh. Génial."

     Juliette soupira intérieurement.

    "Qu'est-ce qu'il y a ? Tu es malade ?"

    "Qu'est-ce qui te fais dire ça ?" m'étonnais-je.

    "D'habitude, tu parle plus."

     Ce fus mon tour de soupirer.

    "Je ne veux pas en parler." déclarais-je.

    Je rompis la conversation. J'étais fatiguée, chose étonnante. Finalement, je ferma les yeux, puis m'endormis.

     

    J'étais sur une haute montagne. Enfin, je n'étais pas dessus, je flottais au-dessus. Je vis cinq silhouettes floues, petits points noirs dans la neige immaculée. Je descendis vers eux. je ne voyais pas leurs visages, mais je pouvais deviné que deux d'entre eux étaient des filles, et les trois autres des garçons. La première fille avait des cheveux noirs avec des mèches blanche. La deuxième était blonde. Deux des garçons avaient les cheveux brun/noir, et le troisième aussi blond que la deuxième fille. Les trois garçons et la fille blonde se tenaient pas la main, et des pierres de différentes couleurs volaient au dessus d'eux. Il y en avait une rouge, une verte, une blanche et une bleue. La fille aux cheveux noirs et blancs était au centre de ce cercle, et tenait une gemme d'or entre ses main. Fermant les yeux, elle la lâcha, et la gemme s'envola pour tournoyer dans les airs. Les quatre autres pierres se dirigèrent vers elle. Elle s'assemblèrent, soudée par du cristal blanc et violet. Pour moi, le choc fut énorme : c'était le Cœur des Éléments ! "Ce sont les sangs purs..." pensais-je. "Ceux qui doivent sauver le monde... Ou le détruire, selon dans quel camp ils sont." Soudain, quatre personnes apparurent. Un vieil homme aux cheveux gris, un autre très jeune et au regard chaleureux, étrangement habiller, un bel homme aux long cheveux noirs et lisses, et enfin, une grande dame aux cheveux blond-roux. Dame Ingrid. Mais qui étaient les autres ? Soudain, la fille qui tenait la gemme d'or leva la tête vers moi. Nos yeux se croisèrent. Elle les avaient vert, tout comme les miens. Elle me sourit. Un sourire sage et mystérieux. Comme si elle savait ce qui m'attendrait le long de ma vie. Enfin, elle baissa la tête avec reconnaissance. Et tout disparu.

     

     

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