• Chapitre 3

    Je m'affalai sur la chaise de la cantine. Margot, Lyne, Juliette, Amy et Aglaé prirent place autour de moi.

    - Je n'en peu plus... gémis Juliette.

    - Qui aurait pu croire que le ping-pong était aussi fatiguant ? essaya de plaisanter Aglaé.

    - Tennis de table, corrigea machinalement Amy. Et puis zut !

    Quand la cantinière arriva et nous donna les plats, je ne fus pas la seule à me jeter sur la purée et la viande, mon estomac criant famine.

    - Qu'as dis Summer, aujourd'hui ? lâcha Margot.

    Summer était une nouvelle, une vraie peste, qui, avant, vivait à Marseille. Elle mettait toujours du rouge à lèvre, du mascara... La plus part l'adorait, mais je ne comprenais pas pourquoi : elle n'avait que des mauvaises notes, répondais aux profs, était irrespectueuse, et elle insultait tous ceux qui ne lui plaisaient pas. Elle était principalement notre thème de discutions, quand ce n'était pas les garçons mignon, et principalement Benoît Brengan, le plus craquant de tous. Notre seule consolation, c'est que Summer n'était pas encore Télépathe, alors que ça faisait trois mois qu'elle est à l'école.

    - Je crois que, d'après elle, M. Pierre est la pire des vipère, Mme Anne et M. Adam sont trop vieux pour voir quoi que ce soit... compta Aglaé sur ses doigts. Oh, et aussi, Juliette est une étrangère.

    - Oui, renchérit Juliette, qui c'était plusieurs fois fait insultée à cause de ses origines Irlandaise et Suédoise. Ça me dit quelques chose. Elle ne nous avait pas déjà fais la remarque, il y a environ une semaine ?

    Nous éclatâmes de rire. Pourtant, il n'y avait pas de quoi rire.

    ***

    Nous ressemblions à des adolescents normaux, sortant des cours et retournant à leur maison. Notre groupe est composé d’Harry, Hedy, les jumeaux, Juliette, Aglaé et moi. Pourtant, si on s’approchait de nous, on pouvait voir que nos pieds ne touchaient pas le sol. Spiritus. Nous nous entraînions à ça depuis que nos pouvoirs s‘étaient déclenchés, et, même si nous n’étions qu'a quelques millimètres du sol, dès qu'il n'y avait plus personne dans la rue, nous faisions des acrobaties de plus de deux mètre de haut ! Le Spiritus était une manière de bouger des objets à distance, rien qu'avec la force de l'esprit. Nous pouvions aussi nous envoler, mais très peux restaient en forme assez longtemps. Nous arrivions devant la bibliothèque, et Aglaé nous quitta. Elle habitait un petit appartement au dessus de notre modeste bibliothèque.

    - A demain ! lui lança Juliette.

    Je la saluai de la main. Nous continuâmes ensuite à avancer, toujours tous droit. Harry et Hedy devaient allez faire leurs devoirs chez August et Ron. Nous arrivâmes devant chez eux, un manoir de taille moyenne. Il était positionné à coté de la boulangerie et du jardin botanique.

    - Bon courage pour le DM d'histoire, leur dis-je, moqueuse, sachant très bien que, dès que Juliette et moi serions parties, ils iront dans Saminge acheter des friandises.

    Juliette habitait près du petit cinéma du village, nous nous séparâmes donc à la grande place, celle dite « du gros Chêne ». Un gros chêne de 600 ans trônait au centre de la place. Il avait été planté au Moyen-Âge pour célébrer deux événements majeurs pour notre village, mais je ne m'en rappelais plus trop. Cet arbre était très important pour les doyens du village. Je me dirigeai enfin chez moi. Ma maison était située un peu en hauteur, au dessus de l'église, à coté d'une vieille ruine où on prenaient des cours de solfège. J'habitais sur le flan d'une colline, donc mon jardin était fait de plusieurs escaliers, terrasses, couloirs... Le tout orné de plusieurs plantes grimpantes. Dans les plats de bandes, y poussaient plusieurs fleurs, différente au long des saisons. Ma terrasse préférée était celle du haut, car elle était ornée d'une petite fontaine, et était protégée par un toit en vigne. J'y venais souvent lire. Je me dirigeai vers l'entrée de la maison. Je claquai la porte derrière moi. J’étais seule à la maison avec mes chats pendant trois heures. Je m'installai devant l'ordinateur et me connectai à mes rare réseaux sociaux. Soudain, j’entendis un bruit de bagarre. Je me précipitai dans le salon où je vis Geb (mon chat mâle) et Nout (mon chat femelle) en train de s'étriper. Leurs pelages se mélangeaient, mais j'arrivais à les reconnaître. Je les séparai rapidement. J'enfermai Nout avec moi dans le bureau. Nout et Geb étaient demi-cousin : leurs mères respectives étaient demi-sœurs. Ils avaient tous les deux six mois, mais ils se battaient depuis leur naissance. Nout était étrange, le pelage noir, rayé de blanc avec des yeux vert. Geb était brun tigré. Ils avaient tous deux huit mois, et étaient quand même grand pour leurs âges. La femelle me jeta un regard dédaigneux avant de sauter sur la fenêtre. Comme mon ordinateur était lent à charger, je décidai de m’entraîner à entrer dans l'esprit de Nout. Je l'immobilisai et pénétrai dans son esprit. Tout y était calme, paisible, et en même tant, dangereux et vicieux. Je m'enfonçai de plus en plus, soudain, un éclair de douleur puis le noir.

     ***

    Quand je me réveillai, je me rendis compte que j’étais couchée par terre et que je n'arrivais pas à me lever. Je levai les yeux et poussai un cri. Un miaulement, plutôt. J’étais devant moi. Mon corps. Et en même temps, j’étais dans le corps de Nout. Mon corps ouvrit les yeux et bailla. Il sursauta. Et il tomba à terre. Je me levai. Et je m'observai. J’étais dans le corps de Nout. Je miaulai. 

    - Tu es bien maligne, de nous mettre ainsi, gronda Nout. Retransforme-nous !

    Je sursautai en l'entendant : je ne m'y attendais pas. Je fis plusieurs test qui m'apprirent que j'avais gardé mes souvenirs et l'utilisation de la langue humaine, et que Nout savait à présent parler et miauler.

    - Génial, maugréa Nout.

    J’entendis soudain une porte qui claquait : mes deux frères. Combien de temps étions-nous restées inconscientes ? Je pénétrai dans l'esprit de Nout et lui dis de dire ce que je lui ordonnais. Elle commença par protester, puis céda.

    - Casey, Logan, venez voir ! cria-elle.

    Logan accourus, mais Casey ne vint pas.

    - Casey, c'est très important ! Je t'en supplie !

    Il arriva en grognant.

    - Quoi ?

    Nout ferme la porte.

    - Bon voilà, je vais être brève. Casey, tu es un Motus, tu peux ressentir les émotions des autres. Logan, tu es un Prohibere, tu peux figer une scène sans que personne ne s'en rende compte. Elyse est une Télépathe, elle peut lire dans les pensées.

    - Quoi ? fit Casey.

    - Je suis Nout. Elyse est dans mon corps et vise-versa. J'ai besoin de vous !

    Mes frères étaient bouche bée. C'était quand même un peu vache de tout leur balancer l'affaire comme ça, mais Nout et moi n'avions pas le choix.

    - C'est... dingue ! souffla Logan. Attend... Tu es au courant ?

    Casey ne put que s’asseoir. C'était normal. Après avoir passé quasi toute sa vie dans la solitude d'avoir un pouvoir compliquer à maîtriser, ça faisait un choc de savoir que sa sœur le savait depuis le début.

    - Et tous ceux qui sont à notre école ont des pouvoir, j'intervins en sautant sur les genoux de mon grand frère.

    Celui-ci poussa un cri surprit.

    - C'est bon, ce n'est que moi, fis-je, ironique.

    - Et tu peux parler ? s'écria Logan.

    - Étrangement, oui. J'ai gardé tous mes souvenirs de ma vie humaine. Nout à accès à tous mes souvenirs, soit le nom de mes amies, leurs caractères, la chorégraphie du gala de patin... D’ailleurs, Logan, est-ce que tu as déjà utilisé tes pouvoirs ?

    Celui-ci rougit, puis répondit : 

    - Oui, en classe, quand je n'avais pas assez de temps pour finir mon contrôle.

    Nous entendîmes notre père renter.

    - Il faut que vous aidiez Nout ! les suppliais-je. Je garderais mon esprit ouvert aux vôtres.

    Je m’échappai par la fenêtre, sans oublier de couper l'électricité à l'ordi. Je descendis par le jardin, tout en suivant la conversation par télépathie.

    "Elyse ? m'appela Juliette. Tu es prête, je viens te chercher pour le chant ?"

    Je me mordis les lèvres.

    " J'ai un problème, lui répondis-je. Je descend."

    "Qu'est ce qu'il y a ???"

    Je t'expliquerait."

    Au gros Chêne" me donne-elle rendez-vous.

    "Ouais."

    J’appelai Nout, et lui dis ce qu'elle dois faire. Elle sortis de la maison avec mon classeur de chant. J’attendis Juliette, et je vis la voiture de son père arriver. Nout monta à l'arrière. Je commençai à expliquer à mon amie ce qui c'était passé. La voiture s’éloigna, et moi, je me mit à courir pour arriver le plus vite possible à la salle où nous avons chant. Je sentis le vent dans mon pelage, l'herbe sous mes coussinets, et j'aimai ça. J'éclatai de rire, et accélérai.

     

     

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  • Geb